TRADUCTION
EuropaPress / Sahara | 26/06/2013
Le juge Ruz a reçu une plainte pour génocide contre 29 officiers de l'armée algérienne et contre des dirigeants du Front Polisario.
L’Audience Nationale
Espagnole n'a pas réussi à localiser 11 sur 29 officiers de l'armée algérienne
et dirigeants membres de sécurité du Front Polisario, objet d’une plainte reçue par le Juge
Pablo Ruz, pour des actes de génocide et
de disparition qui auraient été commis, depuis 1979 dans les camps de réfugiés
de Tindouf, contre des citoyens sahraouis et des dissidents de cette organisation.
Il en ressort ainsi d’un
document auquel EuropaPress a eu accès et par le biais duquel les services de police
locale de Vitoria-Gasteiz, de Las Palmas, de Badajoz, de Figueres (Girona), de
Madrid de Trebujena y Sanlúcar de Barrameda (Cádiz) et de Córdoba informent le
Juge du Tribunal Central d’Instruction n°5 de l’impossibilité de localisation
des accusés en vue de leur notifier la plainte.
Assassinats, tortures
et disparitions
En novembre dernier, le
Juge d’Instruction avait reçu une plainte formulée par l’Association Sahraouie
pour la Défense des Droits de l’Homme –ASADEH, ainsi que par trois victimes des
actes précités. Lesquels actes pourraient être, dans ces circonstances,
constitutifs des délits du génocide, de complicité dans l’assassinat, des lésions,
des détentions illégales, du terrorisme, des tortures et des disparitions.
Le Juge Ruz, qui a
entamé cette procédure, avec l’aval du Ministère Public, a refusé la prétention
des plaignants de faire déclarer le Front Polisario et la République Arabe
Sahraoui Démocratique civilement responsables pour les chefs d'accusation objet de l’enquête,
étant donné que l’action pénale n’est pas dirigée contre ces deux organismes.
29 plaignants
Parmi les 29
plaignants, se trouvent le Ministre de la Communication du Front du Polisario
Sid Ahmed Battal, l’ex-ministre de Défense et actuel représentant en Espagne Jandoud
Mohamed, le Procureur de cette organisation Sidi Wagag, ainsi que des membres
des services de sécurité militaire dans les camps de Tindouf et la prison de
Rachid.
L’action pénale est portée
également contre l’actuel ambassadeur d’Algérie au Maroc le Général Omari, l’Officier
de Sécurité Algérienne attaché militaire auprès de l’ambassade en Mauritanie
Nabil Kadour, et l’officier de l’armée algérienne dans la région de Tindouf
Nadim Benaser.
Le juge a demandé à l’association des plaignants de fournir des informations sur la
filiation et le domicile de tous les accusés, en vue de leur notifier l’ouverture de
cette procédure pénale, ainsi que sur les victimes afin de prendre leurs
déclarations et les soumettre à des analyses médico-légales à même de déterminer
les séquelles dont elles souffrent.
Eliminer les élites d’origine
espagnole
Il ressort de la
plainte que le Front du Polisario aurait mené « une campagne pour éliminer
les élites sahraouis d’origine espagnole, avec l’intention de rompre tous liens
entre les différentes tribus et leurs élites naturelles et ce afin d’avoir une
mainmise directe et effective sur toute la population sahraouie réfugiée dans
les camps ». Ceux qui n’acceptaient pas cette politique, ont souffert, selon les plaignants, des actes de répression, de violence physique
et morale, de détention illégale, de torture, et d’assassinat.